Voici un article paru en version web et donc abrégée dans feu Rédactuel, l’e-zine de l’Association Belge de la Communication interne pour qui j’ai écrit quelques articles. Cette version complète reprend une série de témoignages recueillis sur LinkedIn grâce à deux discussions, une en FR et une en NL (via la page de la Belgische Vereniging voor Interne Communicatie – BVIC).
Oui, un rédacteur externe peut apporter une valeur ajoutée, même en ces temps de disette budgétaire. Mais chaque entreprise a ses propres besoins en la matière.
Vous êtes rédacteur en chef au sein du département de communication interne. Il reste une semaine avant le bouclage de votre magazine et trois articles à rédiger. Après rapide comptage, vous n’avez toujours que deux mains.
Eurêka, vous allez déléguer cette tâche auprès de professionnels de la rédaction.
Mais d’abord, vous relevez les avantages à passer en externe :
• en principe, le copywriter est facilement disponible ;
• c’est un professionnel qui peut apporter son expérience d’autres entreprises ;
• en tant que rédacteur en chef, vous aurez moins de scrupules à le presser de rentrer son texte ou de le recadrer.
Mais…
• aussi compétent qu’il soit, ce rédacteur free-lance ne connait pas aussi bien la culture et les collaborateurs que vous ou que vos collègues rédacteurs ;
• son tarif horaire est plus élevé qu’un rédacteur maison (note 2016 : encore que…), un facteur important quand le budget de la communication est rogné.
Mon conseil
Prenez le temps pour prendre LE consultant externe qu’il vous faut. Il peut certes écrire sur tous les sujets, mais sera-t-il à l’aise avec votre entreprise ? Quelle est son expérience ? Challengez-le sur ses tarifs et surtout donnez-lui un bon briefing. Réfléchissez avant de lui demander des articles complexes sur la stratégie, sur des sujets sensibles (par exemple les Ressources humaines). Il ne peut pas vous remplacer. Par contre, il peut augmenter les qualités rédactionnelles de vos collègues, par une formation par exemple. Et, pourquoi pas, vous faire poser les bonnes questions sur votre mission de rédacteur en chef ! Qu’en pensez-vous ?
L’avis des pros
Après avoir écrit cet article, j’ai voulu prendre le pouls chez des spécialistes en communication francophones et néerlandophones. On trouve différents avis, en fonction de la taille de l’entreprise, de son domaine d’activité, de ses propres besoins en communication. Synthèse :
Pour Serge Craeghs (ACA IT-Solutions), c’est la matière qui est le critère. Aux collaborateurs internes, les sujets techniques (même s’ils ne sont pas des rédacteurs nés !), aux free-lances les communications vers la presse par exemple. Chez Delphine Motte (Communication consultant at HDP-AristA), tout s’écrit en interne. La qualité est variable, mais au moins les collaborateurs sont impliqués dans la communication interne. Et cela coûte moins cher… C’est l’avis d’Ingrid De Bosscher (SPACEBEL) et de Kirsten Bossuyt (responsable CI chez Soprim@), pour qui la formation en rédaction est un must.
Pour Brigitte Ledune : “… un prestataire extérieur a souvent une liberté de ton et de point de vue qui peut être bienvenue pour les entreprises. L’idée est de casser le ronron corporate et institutionnel où tout le monde répète souvent la même chose.” Pour Laila Jaber (Maroc Telecom), ce sont également les externes qui remportent la mise, laissant le soin aux rédacteurs internes de s’occuper de newsletters ou d’intranet. Mais pour Isabelle Prosser-Joachim (European Mortgage Federation), il faut au moins 50 % d’experts internes. La confidentialité des sujets peut être résolue si une clause est reprise dans le contrat.
Enfin, Lieve Clijmans (Comfi) prêche pour une externalisation complète, mais elle ajoute qu’un comité de rédaction reprenant les différents départements et sensibilités de l’entreprise et mené par un spécialiste externe est indispensable. Barbara Kempeneer (nv Care) partage cet avis.
(merci à Brigitte Ledune, Delphine Motte, Michel Lussan, Ingrid De Bosscher, Lieve Clijmans, Chantal Samson, Isabelle Prosser-Joachim, Kirsten Bossuyt, Petra Naster, Ives De Busser, Barbara Kempeneer, Laîla Jaber, Jacques Vermeulen, Alain-Pierre Meeus, Marc David)
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Merci pour cet article qui a le mérite de donner une place à la profession éditoriale, qui deviendra à mon avis de plus en plus pertinente malgré les réductions de coûts et autres arguments invoqués, tels la culture d’entreprise. C’est justement notre métier d’ingérer rapidement la culture d’une entreprise. Je me permets de préciser que dans l’article, mon nom n’est pas correctement orthographié, c’est donc bien Brigitte Ledune et la société est edito3 et pas 33 (:-) comme chez le docteur).
Merci Brigitte pour ce commentaire rassurant quant à notre passion commune pour les mots qui touchent au coeur des entreprises. Je ne change donc rien à l’article, sauf vos références bien sûr. N’hésitez pas à vous inscrire pour continuer à me suivre.