Avant, quand on allait au cinéma, on payait à la caisse. En 2022, le tout-au-digital, boosté par le covid, souffre encore de maladies de jeunesse. Je vous raconte ma mésaventure sur la toile.
L’amour fou du digital
Un samedi d’hiver, je planifie un cinéma avec mon amoureuse. Pratique, mon employeur m’a donné des chèques culture chez Monizze.
Je me connecte à l’app, me géolocalise et cherche une salle de cinéma.
L’app me propose une recherche : “trouvez un commerçant”.
Ben, je suis pas de la région, mec. Je tape “cinéma”, “film”, “salle de cinéma”, le nom du complexe, RIEN.
De l’app au site web et vice versa
Je passe par le site web de Monizze, tant qu’à faire.
Et là, en encodant la ville de Namur, le site me propose une liste de commerçants participants. Bieeeeeeeen.
Je retourne sur l’app et tombe par hasard sur “Offres”.
Eureka, le complexe Acina s’affiche. Donc je peux acheter des places.
Je paie.
Séance popcorn ? Non, pas encore.
Le parcours client : un film interminable !
Je reçois 4 PDF (pour quatre places) avec chaque fois non pas un code QR mais… un code de 16 chiffres 😭.
Sur chaque PDF, l’on m’invite à me connecter, non pas à un système de réservation ou à une autre app mais… à un site Pathé qui m’invite, je vous le donne Émile, à télécharger l’app… Pathé.
Je la télécharge.
CAR JE VEUX MES PLAAAAAACES !
Aah nannnn. Faut créer un compte 🤔😑. Expérience digitale, on te dit, Phil.
C’est fait.
Ensuite, je retrouve mon film, En attendant Bojangles.
Et donc, je tape manuellement deux fois les codes des deux premiers PDF.
Le système n’indique pas que je dois encoder un code pour chaque place, ÉVIDEMMENT. Code erreur VT-748…
OK boomer.
Alléluia. J’ai mon code QR avec les deux places.
Nous arrivons au check. Pour les places ? Ah non, pour le COVID Safe Ticket. Check + carte d’identité.
Nous arrivons ensuite à la caisse humaine.
Devant nous, des boomers seniors en train de chouiner pendant 5 grosses minutes pour choisir leur place et ouin ouin je veux pas être tout devant et blablabla et si on choisissait un autre film. “Et papy, mamy… y’a une file derrière !“
Je montre mon code QR au préposé qui me dit : “ah non, c’est pas chez moi, passez à la borne juste derrière mon bureau”.
On scanne. Salle 9. OKay.
En attendant, on n’est pas encore assis
On arrive sur place. Mais où allons-nous nous asseoir ? Je dois reprendre le PDF de départ pour retrouver les numéros des sièges. C’est écrit petit.
Ah oui… En attendant Bojangles, ce ne fut pas l’amour fou.
Racontez en commentaire une expérience digitale similaire, ou réussie.
Bonne toile !
P.-S. Quel rôle pour un copywriter ici ?
Vous l’avez compris, cette expérience digitale est un ratage complet.
Le “parcours client”, terme marketing qui désigne les différentes étapes réelles ou digitales qu’un client effectue pour tel type d’action, n’est en l’espèce ni fluide ni cohérent.
Passage d’une app à une réponse trouvée sur un site web, temps trop long pour télécharger ses places, aucune facilité pour le consommateur final, etc.
Un copywriter peut intervenir à trois niveaux :
- en amont au niveau de la réflexion : “voix” du client, il peut aider les développeurs puisqu’il est censé mieux connaitre les habitudes des clients ou consommateurs ;
- à chaque étape ou appel à l’action, le copywriter intervient avec des micro-copys pour guider le client vers, par exemple, un achat ;
- pour tester le parcours avant lancement.
Partager la publication "Expérience digitale : à 2 doigts de rater mon film !"