Bref, j’ai raté mon interview comme communicant en entreprise. Parce que j’ai appliqué tous les conseils avant de comprendre qu’en réalité, je m’étais planté.
Coco, va interviewer notre CEO !
Je retrouve dans mes archives un article pour le magazine en ligne belge Rédactuel.
Le thème : des bons conseils pour réussir une interview en entreprise. Ces conseils peuvent s’appliquer pour tout type d’interview en vérité, et vous avez certainement d’autres conseils ou anecdotes à poster en commentaire.
Attention : cet article se lit jusqu’à la fin, au risque que vous gâchiez votre carrière en communication interne.
Photo via Creapills, sans doute pris à Aoyama (Japon) in “The Suit Company”
Votre rédacteur en chef vous envoie un e-mail. “Une interview du big boss pour la une du prochain numéro de notre magazine interne, vite !”
N’écoutant que votre précipitation, vous contactez l’assistante du grand patron et sollicitez un petit quart d’heure. Vous obtenez un rendez-vous une semaine plus tard, après une réunion extraordinaire du conseil d’administration et avant un call avec Londres.
“Chouette”, vous dites-vous. Le jour J, peu avant l’entretien, vous griffonnez quelques thèmes qui vous traversent la tête. Sans passer par la case relooking, vous vous présentez légèrement en retard.
Ce n’est pas grave, la porte du bureau du CEO est encore fermée. Ou bien vous attendait-il ? Après 10 minutes d’attente, il consent à vous recevoir.
Interviewer, c’est tromper ?
Comme vous êtes un interviewer doué (votre idole, c’est Thierry Ardisson), vous passez du coq à l’âne. Vous écoutez à peine ses messages sur la stratégie 2025, l’engagement des collaborateurs ou le respect des 15 valeurs de l’entreprise.
Toutefois, vous ne manquez pas de distraire votre patron avec un zeste d’humour, c’est idéal pour détendre l’atmosphère.
Rien ne sert de parler des sujets qui fâchent, le temps presse et il ne faut pas être en froid avec votre employeur.
Alors que ce dernier esquisse un bâillement, vous mettez en avant les immenses services que votre département communication peut fournir à l’ensemble des collaborateurs. Un brin d’autopromotion ne fait pas de tort.
Après avoir pris congé de votre hôte, vous évitez de justesse de renverser son assistante et vous vous dépêchez de rentrer pour recopier fidèlement les propos de votre directeur.
Le soir même, l’article est terminé.
Surtout, envoyez-lui votre prose. Il vous donnera des commentaires sur le fond (finalement, c’est lui le patron, non ?) et sur la forme.
Pas la peine de faire relire en interne, que ce soit pour tester le style, la compréhension ou encore traquer les coquilles : déléguez cela à votre patron… pour une fois !
Puis, faites-lui cet immense plaisir : c’est à lui que revient le choix du titre, comme il l’a fait pour l’éditorial de début d’année, vous en souvenez-vous ?
Ah oui : il manque encore une photo. Après avoir distraitement regardé dans la photothèque, vous choisissez un chouette visuel du directeur. Il semble sérieux, autoritaire et distant, vous le retrouvez tel qu’il était tout à l’heure.
Voilà, l’article est terminé.
Vos lecteurs, eux, vont-ils s’y retrouver ?
5 (vrais) bons conseils pour réussir votre interview
- préparez-vous correctement (questions, matériel, attitude) ;
- soyez cordial, mais challengez votre interlocuteur sur les thèmes importants ;
- pensez à faire vivre votre article (ou vidéo ou podcast) avec des éléments pittoresques, comme si votre lectorat y était (atmosphère…) ;
- faites valider le fond de votre article, mais pas la forme. En rédaction, c’est vous le patron ;
- pensez à temps aux illustrations : une image, c’est aussi un message.