Avouons-le, le mot confinement n’a rien d’une star. Remonté en surface à cause d’un coronavirus importé des confins de l’Asie, il nous oblige à revenir sur nous-mêmes, quelques semaines, pour notre bien. Alors, ami ou ennemi, finalement ?
Prisons-nous le confinement ?
Mot masculin. Un début con, une fin plus fine.
Parmi les définitions du Larousse, celle-ci me frappe : « situation d’une population animale trop nombreuse dans un espace trop restreint et qui, de ce fait, manque d’oxygène, de nourriture ou d’espace. »
Ainsi, donc, en cette maudite année 2020, nous voilà tous, comparés à des animaux.
Nous, prisonniers dans nos propres murs, nous les cognons, de rage, de frustration ou d’ennui.
Je ne sais pas vous, mais moi j’en ai ras le masque du bruit autour de ce mot du moment.
Ces journaux de confinement écrits à la plume lasse, ces vidéos soi-disant LOL, ce catastrophisme des chiffres, ces analyses contradictoires d’experts en expertise, ces JT anxiogènes. On compte les morts, nous couchons nos mots sur et à l’écran.
À écouter, Fabrice, le porteur de mauvaises et de bonnes nouvelles.
Durant cette période particulière, que faites-vous, vous ? Ou qu’avez fait (ou pas fait) ?
Moi, j’ai pris le modeste parti d’en (sou)rire. Je pense que c’est le moment idéal de rentrer en nous pour voir comment nous allons. Pour ne rien faire, pour faire ce que l’on aime, chez soi et en soi.
Télétravail : l’affaire est dans le sac !
J’ai écrit, beaucoup, notamment sur ce thème. D’abord, ce texte sans prétention, publié sur l’intranet de mon entreprise.
Le joli petit ruban rouge sur cette photo ne date pas du confinement, non. C’est mon épouse qui a voulu que l’on distingue son sac professionnel du mien.
En effet, il est arrivé que l’un prenne le sac de l’autre par erreur. Imaginez-vous arriver sur votre lieu de travail sans votre ordinateur.
En réalité, cette précaution n’est plus de mise durant cette longue période de télétravail « forcé ».
Les sacs, le soir venu, se retrouvent, fatigués mais heureux d’être à nouveau ensemble.
Le télétravail en couple demande une certaine organisation. Chaque sac à sa place, chacun son espace. On se fait un planning pour la semaine, un horaire fixe, des tâches partagées.
Qui sort la chienne ? Qui va faire les courses ? Qui va rendre visite à mamy ? Qui relira le texte de notre benjamine après le boulot ? Notre famille : une vraie PME !
Le télétravail en couple, c’est aussi quelques petits avantages pratiques.
Mon épouse : « Philippe, c’était qui cette jolie femme avec qui tu as bu un café au télétravail ? » Moi : « ben, c’était toi ma chérie, souviens-toi. Contrôle !
Mon épouse : « Bon, chou, c’est quand que tu rentres enfin ? Moi : « je descends les escaliers, ma chérie». Timing !
Moi : « mais enfin, où est ma belle chemise pour mon 1/2/1 avec ma manager ? Ma femme : « dans l’armoire, avance de quelques mètres ». Organisation !
Dessine-moi un confinement
Enfin, j’ai réfléchi à quelques cartoons, tweets et autres idées graphiques avec mes potes talentueux Denis Mayeur et Jean-Marc Torelli.
N’oubliez pas, quand le #coronavirus aura disparu, de laisser les personnes toxiques et les cons à plus d’un mètre de vous. Au moins.
— Philippe Schoepen (@dkp_copywriting) March 13, 2020
L’avantage du #COVID19 c’est que les Témoins de Jéhovah ne viennent plus vous emmerder.
— Philippe Schoepen (@dkp_copywriting) March 18, 2020
Pour aller plus loin, sans bouger
Pour terminer par une note plus sérieuse, je vous invite à écouter ce podcast qui donne l’occasion à Christian Clot, explorateur et chercheur, de nous donner des clés pour survivre et nous adapter à des situations extrêmes.
J’ai retenu les mots rituels, organisation mais aussi plaisir, repos (car notre cerveau consomme beaucoup d’énergie).
Enfin, penser au présent, visualiser aussi l’après, cela me parle. Je suis en effet ces derniers conseils en méditant chaque jour.
Et puis, comme j’aime les belles publicités, appréciez celle-ci de Dove, en l’honneur du monde médical qui sauve des vies. Parfait.
Restez confinés sur mon blog :-)
Le mot dékapant du moment : MASQUE
Images et mots : les métiers passion de Jean-Marc Torelli
Vous partez pas où ce week-end ?
— Philippe Schoepen (@dkp_copywriting) April 10, 2020
Bonus 1 : le confinement d’une invitée
Je tombe par hasard sur un très beau texte sur Facebook, écrit par Viviane Täm Laroy. Merci à elle d’avoir accepté ma demande de le confiner aussi ici, pour toujours.
Aimer sans embrasser
Marcher sans se promener
Croiser sans rencontrer
S’aérer sans sortir
Voyager sans bouger
Toucher sans caresser
Frôler sans s’entrelacer
Parler sans sentir
Manger sans partager
Sourire sans recevoir
Prendre sans découvrir
Voir sans être vu.e
Ecouter le silence
Vivre avec le vide
Vivre avec la torpeur
Soi
Avec les autres
toujours, les autres.
Coincée
Opprimée
Etouffée
sans spontanéité
sans folie
Les distances
La santé
La morale
L’injustice
Confinée.
Bonus 2 : les cellules confinement de Cécile Bertrand
L’artiste Cécile Bertrand a réalisé ce qu’on pourrait qualifier d’art-thérapy : une peinture sur le confinement. Cette oeuvre, Cécile l’a reproduite sur un masque de tissu.
Le produit de la vente de cette peinture, de ce masque et de quelques autres va intégralement au profit d’une association qui s’occupe des SDF et migrants, avec ou sans papiers, à Liège. Cette pandémie touche surtout les plus faibles parmi nous.
Magnifique ton poème, Philippe !
Merci Thierry ! Prends soin de toi hein. Je prévois une autre séance de dédicaces, plus tard dans l’année.